Formathèque Psycho-socio-éducative

Louis Ploton 

Neuropsychologie

La maladie d'Alzheimer. (1614)

Prendre soin des malades d’Alzheimer (MA) implique de mobiliser leurs facultés potentielles, d‘éviter les rapports de force et de veiller à leur confort affectif, ce qui passe par la connaissance de la maladie telle qu’ils la vivent et l’appui sur leur mode de fonctionnement psychique.

Des techniques d'entretien et la pratique de groupes avec des MA gravement atteints, montrent la persistance d’aptitudes para-verbales et comportementales pertinentes qui conduisent à supposer qu’ils souffrent d’une forme de perte de maitrise consciente et volontaire de leurs aptitudes cognitives (mémoire épisodique, langage, praxies, gnosies, opérations mentales).

L’évolution de la maladie va de pair avec une défaillance de la pensée mise en mots et des aptitudes associatives. Ce qui participe à une altération du travail associatif (dit de mentalisation) contribuant à l’intégration des excitations d’origine interne et externe (stress pulsionnels et relationnels).

Mais il demeure jusqu’à la fin un fonctionnement mental de secours dans le registre affectif (robuste) : celui notamment de l’attachement, le narcissisme primaire, l’empathie, l’accordage affectif et la mémoire implicite (mémoire affective ?) avec l’attaque à la pensée comme mode de mise à distance d’autrui.

A terme cela peut aller de pair avec :

un vécu d’abandon et une angoisse de mort qui expliquent l’émergence de troubles du comportement, de la confusion (delirium) surtout s’il est laissé seul ;
un sentiment de dévalorisation qui l’amène à être agressif et à poser la question de sa valeur en se faisant chosifier ;
une impression de vide mental qui conduit, pour se sentir exister, à des hallucinations (mnésiques et sensorielles) à des cris et des autostimulations corporelles (marche).

Ces observations et d’autres conduisent à un détour sur la dynamique pathogène de la MA et, plus généralement, à proposer une modélisation du fonctionnement psychique normal , référé à un plan matriciel affectif.

Extrait de la vidéo