Catherine Sellenet
Psychologie et développement
L'enfant du divorce : attachement et séparation. (1574)
Le divorce touche désormais tous les pays (Taux de divortialité de 71% au Portugal, 54% en France, 7 % au Viêt Nam), il fait désormais partie du paysage possible de la vie des couples. L’ampleur du phénomène le rend presque banal, d’autant que les politiques publiques ont élaboré tout un discours pour permettre un « divorce élégant ». Un divorce élégant, qu’est-ce donc dans l’imaginaire collectif ? À l’évidence, le divorce élégant est un divorce pacifié où les ex recomposent et font désormais quatre, vivant en bonne intelligence. C’est un divorce sans problèmes financiers où chacun trouve un logement distant de quelques mètres, un divorce à l’amiable, voire en résidence alternée où tout a été pensé pour ne pas perturber l’enfant. Un divorce élégant, c’est un divorce où tout est prévu, où chaque enfant aura sa chambre et ne sera pas obligé d’être ami avec les enfants du beau-parent. Pour promouvoir cet horizon de bonheur, de nouveaux mots ont fait leur apparition : coparentalité, coéducation, pluriparentalité… Pourtant les faits sont têtus, et l’enquête réalisée via Internet par l'Union des familles en Europe (2011) dévoile une clinique de la perte, confirmée par le discours des psychologues. Nous interrogerons donc, d’un point de vue sociologique et psychologique, les effets du divorce (ou de la séparation) pour les parents (quelle parentalité à distance ?), les enfants (qu’ils vivent une situation de monoparentalité ou recomposition familiale), les attachements au cœur de ces histoires d’amour défaites. À qui s’attacher quand la famille se sépare et se réorganise ? Comment aider tous les acteurs dans cette période de désamour, mettant toute famille à l’épreuve de la séparation ?
Extrait de la vidéo